10 septembre 2024

La drum’n’bass ou quand le rap français revient aux années 2000

La drum’n’bass ou quand le rap français revient aux années 2000

Le rap a toujours été protéiforme et sa domination actuelle décuple les efforts créatifs de la part des artistes, pour se différencier. S’il est né au début des années 1980 en piochant dans la funk et le disco, il prendra tour à tour au jazz, à la soul, au métal… 40 ans plus tard, les termes désignant des sous-genres se multiplient : de l’évidente drill issue de la trap à l’affolante new jazz en passant par la Detroit, la richesse du rap s’étend aux yeux de certains alors que pour d’autres, ces mutations en sont l’apauvrissement.

Sur NewTone, on fait plutôt partie des premiers. Constamment à l’affût de nouvelles tendances comme la jerk qui rompent avec la lisse stagnation du rap mainstream, on décrypte ces mouvements et ces sous-genres.

Si Kekra a exploré la two-step depuis la trilogie Vréel, le rythme drum’n’bass s’était assez peu fait entendre en France. Une nostalgie des années 2000 marquée par une série de singles de Pink Pantheress a suffi à lancer une tendance dans le rap français.

La drum’n’bass, ça vient d’où ?

La drum’n’bass, comme beaucoup de tendances survenues ces dernières années (coucou la jersey), n’a rien de nouveau. Elle est l’enfant de la Jungle, née à Bristol dans les années 1990.

Progressivement, les mutations et simplifications de ce pattern rythmique donnera naissance successivement à la drum’n’bass, au two-step ou encore dans sa forme la plus épurée… au breakbeat.

Comment on reconnaît la drum’n’bass ?

Ancrée dans la frénésie clandestine de la culture club anglaise, la DNB se caractérise surtout par des percussions répétitives, un BPM rapide et l’utilisation de samples. Derrière un rythme breakbeat et une structure two-step, les basses recouvrent souvent une mélodie secondaire.

De par cette dernière, on trouve parfois dans les morceaux drum’n’bass quelque chose de planant, ce qui contribue à l’intemporalité du genre.

Le renouveau de la drum’n’bass à travers le rap français

On le disait précédemment, des artistes français comme Grems ou Kekra explorent les rythmiques des musiques électro du Royaume-Uni depuis un certain temps. Mais au début des années 2020, une nouvelle vague se fait ressentir et c’est la drum’n’bass qui réémerge.

Le succès presque viral du titre de Gemroz raconte quelque chose de notre époque. Celui-ci est accompagné de la percée de Stony Stone à travers sa séries « Step », en référence au two-step. Il y explore différents rythmes et la drum’n’bass s’impose sur Helium.

C’est désormais courant d’entendre des voix hip hop sur ce genre de beats. A la fois enjaillants et propices à la mélodies, ils correspondent parfaitement au cahier des charges d’une nouvelle pop culture qui s’impose progressivement.