Quelques temps avant d’atteindre un nouveau niveau avec Où Les Garçons Grandissent, Jewel Usain prenait de l’expérience. A travers des projets et singles sortis dans l’ombre, il construisait sa crédibilité ainsi que les bases d’une fanbase solide. Chez NewTone, on estime que c’est à cette période que les artistes sont les plus intéressants à découvrir et on aime les entendre se livrer sur leurs débuts de parcours.
Retour sur cette archive de mai 2021, une interview à l’occasion de la sortie de son EP Mode Difficile.
Jewel Usain, un parcours en mode difficile ?
Jewel Usain, rappeur originaire d’Argenteuil, a su marquer le paysage du rap français avec son dernier album Où les garçons grandissent, une œuvre aboutie et introspective. Après plus de dix ans de carrière marquée par la persévérance et une évolution artistique notable, il semble enfin avoir trouvé sa voix artistique. Son parcours, souvent en marge des grandes tendances commerciales, est caractérisé par un soin particulier apporté aux textes et aux productions, avec des influences variées allant du jazz au gospel.
Le tournant décisif de sa carrière se produit en 2021, lorsqu’il se consacre entièrement à la musique après avoir quitté son emploi. C’est à ce moment que NewTone lui propose une interview, peu après qu’il réalise un clip dans un magasin de baskets. Et pourtant, nous étions déjà en retard puisque les premiers pas du rappeur datent de 2010.
Quoi qu’il en soit, cette décision marque une nouvelle ère pour lui, qui se concrétise avec Où les garçons grandissent. Dans cet album, Jewel aborde des thèmes profonds comme la quête de soi, la pression sociale, et les difficultés des jeunes à grandir dans un environnement hostile. Musicalement, l’album se distingue par une richesse instrumentale, en grande partie grâce à sa collaboration avec le compositeur Béesau. Ensemble, ils ont créé des compositions mêlant saxophones, pianos et envolées lyriques, qui rappellent des albums phares du rap comme To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar (Abcdr du Son, BACKPACKERZ).
L’album explore aussi des thématiques liées à la masculinité et la vulnérabilité, un sujet souvent laissé de côté dans le rap. Jewel Usain y exprime son désir d’échapper à l’emprise matérielle et la pression de la société, comme en témoigne le titre « New Slave + » avec Tuerie, qui évoque l’obsession pour la richesse et les chaînes qu’elle peut créer. Ce projet marque une réelle maturité dans son écriture et sa démarche artistique, qui résonne à la fois avec son évolution personnelle et professionnelle.
OLGG n’est pas seulement une étape dans sa carrière, mais une véritable mue, comme l’explique le rappeur lui-même, tant au niveau de son style que de son identité. Il a su incarner son art d’une manière plus authentique, en se détachant des attentes extérieures pour enfin devenir l’artiste qu’il voulait être. En somme, Jewel Usain s’est non seulement cherché, mais il s’est trouvé, consolidant ainsi son statut dans le rap français actuel.
S’il a sûrement lui-même suivi son conseil de « se comparer un minimum », donné dans l’interview à NewTone en 2021, c’est bien en se détachant de la masse qu’il s’est trouvé.