Avec Algorithme, le rappeur de Bondy Nord continue sa route futuriste tracée sur E-TRAP et Signal 1 & 2. Il change de rythme, plus que de ton — et même si ça lui va bien on reste on aurait pas dit non à plus de chaos.
Quelques jours après un Grünt où il livrait une prestation brute, détonante, quasi sauvage, TH revient avec un projet à l’écriture toujours glaciale et tranchante… mais presque calme.
C’est plus le destin qui fait les choses, c’est l’algorithme : le ton est donné. Tout le projet est structuré autour de cette idée. L’algorithme devient la métaphore d’une vie pilotée par des lignes de code, où même les e-motions sont scriptées. Une programmation invisible, qui contrôle tout : ce qu’on ressent, ce qu’on décide, ce qu’on devient.
TH explore toujours ses thèmes de prédilection: l’IA, la technologie, la violence de notre société. Mais cette fois, un autre fil rouge prend de la place : ses relations avec les femmes.
Sous la structure rigide et presque prévisible du projet, TH déborde et explore ses failles : la volonté d’aimer et d’être aimé, son goût pour le chaos et sa recherche de rédemption. L’écriture, très imagée, reste l’un de ses points forts: des mots qui se percutent et s’entrechoquent avec précision. Même après une seule écoute, certaines punchlines restent en tête.
L’artiste oscille entre des morceaux très trap et macabres comme le (très bon) Phil Foden, et d’autres beaucoup plus mélodieux et presque mielleux, comme Pokémon. Ce changement de rythme peut surprendre ou dérouter certain·es, mais je trouve que cela fait du bien de voir TH livrer un projet plus introspectif (mais pas vraiment intime) et peut-être même un peu cathartique.
On ne va pas se mentir, on aurait tout de même bien aimé retrouver l’ADN du Grünt 70 et un peu plus de sa folie et brutalité sur le projet.
Concernant les prods, 11 compositeurs sont présents dont une grande partie d’entre eux depuis Signal. Coup de cœur pour Médusa, portée par le duo Twinsmatic et Ameen Beats. Les propositions sont intéressantes et originales notamment la réappropriation de sonorité sexy drill dans une version e-trap sur 2-3 sons comme métro station et Guadalajara.
Comme il le dit lui-même dans LDVB TH souhaite « Que la E-MUSIC touche tout le monde”. Cela peut expliquer la direction prise pour ce projet qui semble plus facile d’accès pour les non-initié·es à la e-trap avec une volonté peut être aussi d’être moins clivant pour toucher plus de personnes.
Sur les sons intenses, TH propose vraiment des masterclass. Genre vraiment. Maintenant, l’essentiel du projet est un ventre creux. Tu peux pas nous laisser comme ça après un Grünt de schizophrène……….. TH supérieur à 80% des rappeurs actuels mais c’est pas ce que j’attendais du projet honn^tement
MACABRE !
Voilà pour l’intro, sans doute représentative de l’état d’esprit de tout auditeur qui attendait la sortie de ce projet, lorsqu’il l’a enfin lancé. Déjà, il faut remettre les choses dans leur contexte pour ceux qui arrivent après : E-TRAP est l’un des projets les plus attendus de l’année 2024, après un run de singles confirmé par deux EP remarquables du rappeur de Bondy Nord.
Ceux qui découvrent pourront être décontenancés par des placements surprenants et des prods d’alien. Ceux qui connaissent termineront l’écoute du premier titre avec le coeur qui bat, les oreilles alertes et le cerveau qui tarde à comprendre ce qui s’apprête à lui arriver : l’écoute d’un projet qui pourrait, peut-être, un jour, si les étoiles s’alignent, si le Très Haut le décide, devenir un classique. C’est bon, j’ai pris assez de pincettes ?
Honnêtement je vais pas tergiverser et faire semblant d’avoir un recul objectif sur ce projet. J’avoue que je me serais passé des featurings, même de celui avec Alpha Wann. Les deux sont de très bons titres, malgré un couplet un peu poussif de Stavo dont l’apparition était excitante sur le papier, mais ils sortent légèrement de l’ambiance unique que TH sait créer.
Dans E-TRAP, en plus de nommer le genre musical qu’il défend pour se singulariser, TH explore de nouvelles énergies. Canette énergisante amène un breakbeat surprenant, aux inspirations Jungle compensées par un classique du rap : le bruit du lit qui crisse. Sur Le Terrain, il pose sur une prod de Anybxdy et REESE3019 qui déstructurent une rythmique afrocaribéenne, donnant naissance à un morceau ouvert et dansant, tout en respectant l’identité de TH.
Parmi les autres surprises qui ne laisseront pas grand monde indifférent, on a PILULE. L’artiste se questionne sur sa volonté de procréer, dans un monde aussi violent que celui d’aujourd’hui. Triste constat sur une planète secouée par les guerres et les violences psychologiques, apporté par un geste devenu banal et qui touche pourtant au sacré de la vie : l’avortement.
Peut-être, un jour, si les étoiles s’alignent, si le Très Haut le décide, E-TRAP sera un classique, une référence.
TH a réussi à marquer les esprits avec son univers, une identité visuelle et musicale, vive TH
Un 2024 sans fautes, des projets déroutant aux premiers abords mais complètement addictifs au fur et à mesure des écoutes. Si vous voulez de l’E-Motion, go écouter TH.
🙏
LONDON !
Toujours obligé de commencer les chroniques sur TH par ce cri de ralliement. Essayez de le crier en région parisienne, vous devriez entendre « EUROSTAR » ou « M-A-C-A-B-R-E-T-H » au loin.
Bref. Avec les deux titres introductifs, on retrouve le TH auquel on s’attend : une trap aliénesque aux placements insensés. Et sur OVNI, la porte que LE CHIRURGIEN avait ouverte se rouvre pour dévoiler un nouveau morceau plein de sensibilité. Celui-ci ouvre à son tour un nouvel univers, celui d’ADN et d’une nouvelle voix, aïgue, de TH.
Le rappeur continue donc de se distinguer et de nourrir tous les espoirs qu’il a suscité jusqu’alors.
On aura beau être décontenancé par la fin abrupte de titres comme SUN TZU, sans transition avec le suivant, SIGNAL II reste un projet incontournable de son époque, marqueur du début d’une grande carrière à venir.
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LONDON ! Désolé, c’est un toc.
Ceux qui savent, savent que ce projet était attendu. Après des singles qui dévoilaient un artiste qui propose une trap qu’on n’a encore jamais entendu, ni aux States ni ici, la curiosité était au maximum pour cet OVNI aux placements imprévisibles.
Stratégie oblige le projet est sorti en trois fois, donc en double singles à chaque fois. Et du dernier au premier, comme Star Wars ; donc c’est Eurostar qui a ouvert le bal, un banger instantané.
Le projet confirme, notamment sur un titre comme ASTON MARTIN VALKYRIE, la singularité de l’artiste à une époque où la créativité dans la trap française était au plus bas. Il faudra se souvenir que ce projet a véritablement contribué à une nouvelle vague de hype autour de ce genre musical qui avait perdu toute son essence.
OVNI parmi les OVNIS, on trouve au milieu du projet LE CHIRURGIEN, un titre qui dévoile une facette plus vaporeuse de TH, une version plus douce de sa voix et plus sensible de ses états d’âme. Le morceau contribue à poser les bases de la palette musicale à venir de TH, décuplant sans aucun doute son potentiel pour conquérir un public plus grand que la niche qu’il touche à ce moment.
L’IA vivra plus que toi, tu verras, tu verras.
decouverte de fou je suis refait !
c’est quoi ce poulet ???
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