Un vrai projet collaboratif, avec des passes-passes, un parti pris, un univers commun.

Sans doute le projet de Keeqaid qui, après Qui est Kee et ANTICIPE, impose enfin le rookie comme le nouvel élu de la trap française.

On le sent d’une part dans le sentiment que laisse la tape : un artiste singulier, juste, qui a des choses à raconter et le fait bien. Des émotions. Et d’autre part dans la réunion d’Avengers autour de lui : Gapman, La Fève, Sherifflazone.

N’en déplaise à ceux qui ont critiqué les médias pour l’invisibilisation du rap issu des banlieues françaises, Keeqaid montre que ce n’est pas un mépris de classe ou une gentrification (du moins, pas seulement) mais aussi beaucoup le fait d’une stagnation dans l’esthétique trap & drill où les artistes se succèdent et se ressemblent (mis à part quelques excellentes têtes comme La Kadrilla ou Laskiiz qui méritent d’ailleurs plus).

Bref, bon projet et artiste prometteur !

Un premier projet mais, et c’est assez évident, pas un premier essai pour Keeqaid.

Energie, ambition, vision sont déjà présents sur cet opus de Keeqaid qui a déjà une expérience en groupe. Sans doute marqué par une génération d’artistes américains qui se différencient par la folie de leurs intonations et de leurs beat selections, Keeqaid développe sa propre signature en ce sens. A noter, car c’est rare, Keeqaid en dit beaucoup sur lui dans ce projet et ça lui donne une substance au-delà du simple plaisir de goûter à un fruit qui a un goût différent.

A notre époque, ce projet semble peut-être un peu long et se vit plus comme une mixtape dans laquelle on découvre la palette de l’artiste. On pioche ce qu’on aime et on oublie ce qu’on aime pas ; mais on retient bien une chose : Keeqaid est un artiste à suivre. De mon côté, j’aurai retenu des titres comme Milli et Qui est Kee. Je tej un son comme Louis V, mais ça ouvre une perspectiv qui m’intéresse.