Assumant le statut d’artiste de l’année que certains lui attribuent, il sort un EP “GAME OF THE YEAR”. Plus substantiel dans l’introspection et plus radical dans le positionnement, c’est un bel EP.

Les fulgurances sur APPEL D’UN BRO & M4SHERMAN questionnent : n’aurait-on pas voulu entendre ces titres sur un projet plus construit et plus tardif ?

La radicalité laisse place à une ouverture au profit de l’efficacité, voire du clientélisme pop. Néanmoins, l’identité reste forte et la sélection de prods impose encore une véritable mise à jour au rap français.

Paradoxalement, on atteint en même temps un rang supérieur en termes de qualité lyricale. Sans tenter d’être le parolier qu’il n’est pas, Jolagreen23 met de l’ordre et de la puissance dans sa manière d’aborder l’ambition, l’injustice et le relationnel.

En une seule année, Jolagreen23 a réalisé l’exploit de passer de la présentation à la consécration. Sur des productions d’une rare qualité, son charme est décuplé.

Le projet propose une ambiance vaporeuse, marquée, débordante de confiance & de précision, sans négliger le dynamisme.

Le rappeur amène son amour pour Call of Duty à un autre niveau avec cette proposition radicale. Cette collaboration avec Kosei, et Brodinski, sert de message : Jolagreen23 part en croisade contre le rap français.

Si les textes manquent de profondeur, le rappeur a toujours le mérite d’énoncer des poncifs avec un verbe, des références et une attitude bien à lui.

Un projet qui sert de carte de visite à Jolagreen23. 6 titres boostés au charisme évident du rappeur, déjà très identifiable par ses placements, ses ad-libs et ses gimmicks marqués.

Lyricalement assez impersonnel, on y trouve néanmoins un vocabulaire original pour parler de moneychasing, de célibat volontaire et de rue.