9 titres, que des feats. Honnêtement, c’est pas le genre de projets qui m’excite le plus. Je trouve que les featurings ont leurs limites, notamment dans la cohésion d’un projet.

Ceci dit, Myra ne s’efface ni n’oublie son univers dans PASSION CÂLINS. Au contraire, elle invite d’autres artistes dans le sien et les choix sont particulièrement pertinents. Au-delà de l’évidence Aupinard sur le créneau bossa, on retrouve Nemir, Chilla ou encore Gros Mo qui se sont déjà démarqués sur des ambiances similaires.

Donc ça tient la route et sur chaque morceau, on a une véritable alchimie qui s’opère. C’est vraiment bien pensé.

Même si le pari est factuellement réussi, je maintiens mon postulat de base : j’ai du mal avec les projets sur lesquels on a trop d’invités. Je perds la raison pour laquelle je suis arrivé.

Ceci dit, je suis conscient de l’enjeu stratégique pour Myra au-delà de la musique ; et même du propos artistique que ça porte : on peut faire de la musique (passion) ensemble (câlins). Et ça aussi, ça correspond bien au propos de Myra.

Je reste donc plutôt branché sur Saudade Palace, le projet précédent !

C’est doux, j’adore…

Saudade, c’est un mot portugais (et donc, utilisé au Brésil) qui définit un « sentiment mélancolique mêlé de rêverie et d’un désir de bonheur imprécis ». Et il définit très bien l’ambiance de ce projet ; à peine plus court que le précédent et plus abouti. Des ambiances accoustiques se mêlent à des rythmes chaloupés. Surtout, la voix douce de Myra nous emporte sur chaque titre. On a juste envie de se faire des calins ; c’est un projet extrêmement réconfortant.

Et pourtant, derrière cette douceur, il y a un vrai propos d’indépendance. Et c’est ça qui fait qu’on aime Myra. Le chagrin d’amour ne nous rend pas plus fragile, il nous rend plus fort. Et c’est ça, dont on a besoin comme musique.

Les souvenirs du passé sont une richesse et non une pauvreté.

Premier projet en français pour Myra et premier pas vers la direction artistique qu’elle affinera les années suivantes.

Le mélange d’influences est très singulier sur le paysage français : des guitares accoustiques, des rythmes lents et un autotune emprunté au rap. Dans la production, ça fait penser à de la bedroom pop, à la différence que c’est plus latino qu’américain ; ce qui n’est pas pour me déplaire.

Lyricalement, j’adore ce mélange de douceur et d’egotrip. Un coup elle avoue ses sentiments avec de belles images, un coup elle te dit qu’elle est faite pour la maille. Ce côté bad gal, powerful, c’est ça qu’on veut aussi !

Le projet est peut-être un peu long pour ce qu’il propose mais a le mérite d’être cohérent et agréable. La mélodie lancinante de Droite Gauche m’a directement pris, alors que c’est un morceau difficile d’accès, quand je le fais écouter à d’autres personnes. A l’inverse, on a Pom Pom à la fin, qui est une petite pépite. C’est sans doute le succès de celui-ci qui influencera les prochains projets.