J’avoue que j’ai lancé cet album avec le pressentiment de m’apprêter à prendre une tarte. J’ai été déçu.

On va néanmoins commencer par le positif. Certains morceaux confirment le potentiel de prodige dont bénéficie Lybro. Malgré une intro moyenne, la track 2 m’a vraiment claqué. On a ce côté rappeur éclairé, sans forcer et c’est ça que je recherchais. Avec A l’américaine, on enchaîne bien, avec un titre plus efficace sans perdre l’impact lyrical.

C’est la suite qui m’a vraiment semblé lambda. On enchaîne des titres trap et drill, certes efficaces mais qui n’apportent pas grand chose ; ni lyricaement ni musicalement. Des placements relativement classiques, des textes qui manquent de citron. Avec le projet précédent, sur les titres drill on avait beaucoup plus de génie dans les prods (voir Jimi) et de rage dans l’interprétation.

Attention, j’ai pas trouvé ça mauvais : juste, décevant. Après ces quelques titres standards, on revient à des titres un peu moins dans les tendances, comme Intérimaire, qui ont le mérite  d’avoir un peu plus de cachet. Il y a aussi des tentatives, comme 1M de shoot sur une prod. un peu UK Garage et une performance digne de Lei Woulong dans Tekken quand il fait la technique de l’homme saoul.

Le souci, c’est que ces expérimentations arrivent comme un cheveu sur la soupe dans un projet qui manque finalement de cohérence ; entre des titres drill assez banals, des titres boom-bap où le texte prend le dessus et des tentatives plus modernes.

Je pars déçu, mais pas dégoûté : la carrière de Lybro est encore jeune et j’écouterai la suite, en espérant que l’envie de se formater le quitte.