Linton, c’est vraiment un artiste qui me touche. On sent que ce projet a quelque chose de plus spontané que le précédent et ça ne l’empêche pas de proposer une immersion dans ses émotions.

Les sonorités UK avec plusieurs prods two-step fonctionnent parfaitement ; c’est un domaine qu’il maîtrise toujours sans tomber dans le déjà-vu. Peut-être qu’on se perd légèrement sur un titre comme la light qui a quelque chose de beaucoup plus pop.

J’aime beaucoup les titres instrumentaux dans ce genre de projets où l’artiste maîtrise la majeure partie des compositions. Ca permet d’entrevoir quelque chose d’autre que ses émotions d’interprète. En ce sens le dernier titre, toujours en hommage à sa culture musicale britannique avec cette rythmique drum’n’bass, ouvre parfaitement la voie à la suite.

Ce projet est une petite claque. Dès l’intro, on est immergé dans l’univers d’un artiste qui n’accepte ni les cookies sur internet, ni la consommation de masse ; bref d’un artiste qui revendique sa marginalité. On découvre son émoi, ses origines, sa musicalité.

Ensuite, les 10 titres se déroulent dans un naturel et une logique parfaites, si tant est qu’une oeuvre peut l’être. Parfait ici, c’est la beauté des expérimentations, des imperfections, rendues sublimes par l’interprétation.

Linton est partout aux crédits et met sa sensibilité dans chacune des compositions pour ne faire qu’un avec elles. Si on a une grosse culture UK qui domine avec des prods two-step ; le froid propre à ses origines du Nord est présent. Même si le spectre de Kanye est extrêmement présent dessus, la performance exceptionnelle sur « Sonne Faux » résonne comme un marqueur prodigieux et fait passer le projet dans une autre dimension, à mes yeux.

Même si ce ne sont pas mes titres favoris, les featurings ont le mérite d’avoir une véritable utilité artistique pour Linton qui semble s’en servir pour expérimenter d’autres choses tout en laissant une véritable place aux invités.

Un projet véritablement excitant.