Un long format quasi-expérimental avec ses éclairs de génie et ses creux.

Sur 16 titres, un format inhabituel pour l’artiste jusqu’alors. Il y façonne un rap énigmatique par les productions, psychédélique par l’interprétation, et authentique par les textes.

Encore une fois, Lovarran se classe au-dessus de la masse de rappeurs qui s’essaient aux sonorités trap underground actuelles, marquées par l’overlap ou DMV flow. Son personnage de raphead, un peu weirdo mais pragmatique, prend enfin sa forme la plus intelligible.

Des titres comme CREAM, Designer ou Réseau sont des réussites qui font figure d’exception dans le genre en France. Il faudra aussi remarquer que Sauce Park contient à lui seul plusieurs morceaux aux allures de véritables bangers, catchy, comme Si Tu Veux.

Seulement, le projet a sans doute été pensé comme une mixtape à l’américaine, avec des tentatives qui fonctionnent moins. Ceci dit, aucun digger digne de ce nom n’en tiendra rigueur, au contraire : un artiste qui tente est un artiste qui vit ; et un artiste qui vit nous rend vivant à notre tour. Ca n’a pas de prix.

Un projet très court, mais efficace. L’un de ses atouts principaux est sans doute d’être excellement produit & mixé ; l’immersion est totale.

A la première écoute, on ne peut pas dire que les performances de Lovarran soient nécessairement mémorables, mais plutôt intriguantes. Est-ce un enième rappeur qui s’essaie au DMV Flow ? Ou est-ce qu’il a vraiment quelque chose à raconter ?

Si les flows justifient la première question, l’interprétation et les textes nous soufflent le contraire. Ce rappeur a quelque chose d’autre. A titre personnel, c’est à l’écoute du 3ème track que le doute a commencé à laisser place à l’addiction.

Grâce à cette personnalité singulière et et la place laissée aux compositions de 528ron, une justesse rare se dégage de DESB, qui appelle à la réécoute. Ce ne sera pas le projet le plus abouti de Lovarran, mais c’est une bonne introduction à son univers.